Le centre ancien réhabilité
La commune de Saint-Mathieu-de-Tréviers est née au 17ème siècle, de l’union entre les deux villages de Saint-Mathieu et de Tréviers. Perché sur sa colline, au pied des ruines de l’imposant château de Montferrand, ses maisons agglomérées autour de l’église Saint-Raphaël, voici Saint-Mathieu, village “du haut”, souvent appelé de nos jours le “vieux village”. Trois années de travaux ont été nécessaires pour réhabiliter le « centre ancien »: requalifier l’espace public et renforcer la qualité paysagère du site.
Ces travaux entrepris en 2018 sont le fruit de la collaboration participative et citoyenne qui permet aujourd’hui d’offrir au visiteur le charme intemporel de Saint-Mathieu.
Sécurité et esthétique
Préserver l’authenticité du village en modernisant et sécurisant les accès a été l’objectif principal. La quasi totalité des poteaux électriques et des câbles aériens a été retirée à cet effet. L’éclairage urbain a été remplacé, du mobilier urbain a pris place et de la végétation plantée. Le centre ancien a fait l’objet de restaurations et d’un traitement de chaussée adaptée à la qualité du site. La rénovation de la voirie s’est poursuivie avec la pose d’un enrobé ainsi que d’un sol en béton désactivé sur le plan Vidal, l’impasse du Porche, la rue de la Forge ainsi que sur la bande de circulation de la rue des Ecoles jusqu’au croisement avec la rue de l’aire de Lancyre.
Une typicité adaptée aux besoins d’aujourd’hui
La circulation a été entièrement revue avec notamment la rue de la Forge mise en zone piétonnière. Le stationnement a été réorganisé afin que les déplacements doux puissent s’effectuer sans dangerosité.
L’implication et la patience des habitants de Saint-Mathieu ont rendu possible ces travaux qui ont naturellement généré des nuisances pour lesquelles chacun a finalement mesuré les enjeux.
Le projet de préservation et de valorisation de Saint-Mathieu se clôture cette année par la rénovation du Cami de las Oliveidas et de l’aire de Lancyre. La mise en valeur de l’Eglise Saint-Raphaël et son jardin seront réalisés d’ici à la fin du mandat.
Pour valoriser le parvis de l’Eglise, la pose d’un béton désactivé a été choisie. Un nouvel éclat a été donné au Monuments aux Morts avec la restauration de l’Archange, la rénovation des grilles et l’apport de végétaux. Les rues ont été également végétalisées, des plantations effectuées, des jardinières installées et de nouveaux mobiliers urbains installés, comme une nouvelle fontaine qui vient s’ajouter à celle du Château d’eau , remise en eau en circuit fermé.
Le château d’eau quant à lui, a également bénéficié d’une valorisation avec la reprise de sa façade avec la pose d’une ferrure en corten. Des bancs vont aussi accueillir les riverains promeneurs pour profiter d’une halte sur ce lieu agréable, chargé d’histoire.
Vestiges du passé
Les travaux de requalification de la Place de l’Eglise ont été l’occasion de remettre à jour les deux cuves souterraines de 35m3 chacune qui servaient à distribuer l’eau dans le village de la fin du XIXème au milieu du XXème siècle.
par Alain Gibaud, Auteur de SAINT-MATHIEU-DE-TREVIERS « Deux villages réunis » aux éditions Sutton.
équipements modernes et environnement préservé tel que nous le connaissons aujourd’hui.
On ne le sait pas toujours, mais la situation privilégiée de Saint-Mathieu-de-Tréviers, au carrefour d’anciennes routes très empruntées à toutes les époques (« Tréviers » = trois voies), a valu à la commune de posséder un riche patrimoine historique et surtout archéologique : deux villages du néolithique, trois cimetières Wisigoth, des tumuli de l’âge du fer, des vestiges romains, et, le plus visible de nos jours, l’emblématique Château de Montferrand établi sur son éperon rocheux à partir du 11ème siècle.
Différences dans la façon d’être :
Saint-Mathieu et ses habitants offrent une image plutôt débonnaire.
… alors qu’à Tréviers, les « Orgulhoses » affichent une attitude un peu altière..
Le village du haut : Saint-Mathieu
Le début du 13ème siècle voit se créer l’enceinte castrale et villageoise au sein de laquelle évoluent le châtelain, des officiers et gestionnaires, des notaires, leurs familles, ainsi que les paysans qui dépendent du Château.
Mais le véritable château médiéval est bien évidemment l’immanquable Château de Montferrand qui surplombe le village de Saint-Mathieu. Bâti à partir de la fin du 11ème siècle, il comporte au départ un ensemble fortifié au sommet de la colline et deux logis situés juste au-dessous. Au début du 17ème siècle, dans un contexte de guerres de Religion, une fortification « en étoile » est édifiée par endroits, avec destruction de bâtis existants, mais elle ne sera jamais terminée. Le dernier châtelain, Jacques de Valat, décède en 1659, date à partir de laquelle le Château tombe en désuétude. Le Château de Montferrand a été inscrit au titre des Monuments Historiques en 2022.
La construction d’une place forte amène généralement la création d’une agglomération dans ses alentours, et c’est sans doute ce qui s’est passé ici, quelques familles venant chercher protection, auxquelles il faut ajouter des paysans et artisans désireux de vendre leurs produits ou de louer leur main d’œuvre. Un hameau va naître et rapidement grossir pour devenir un petit village typique du Moyen-Age avec ses maisons regroupées autour d’une chapelle dédiée à Saint Raphaël.
A l’époque, il n’y a que quelques rues étroites et l’accès se fait par des « portes » qui peuvent facilement être fermées mettant ainsi tout le monde à l’abri au cours des périodes de troubles.
Pourquoi « Saint-Mathieu » ?
L’explication en est apparemment celle-ci : il y avait à Montferrand une chapelle dédiée à Saint-Mathieu. Suite à l’abandon et au démantèlement du Château, il est envisagé de remplacer le « Saint-Raphaël » par « Saint-Mathieu », mais les habitants ne souhaitant pas changer le nom de leur chapelle, ce sera l’ensemble du village qui s’appellera Saint-Mathieu.
Un peu à l’écart sur sa colline, Saint-Mathieu n’a pas beaucoup changé au fil du temps si ce n’est l’urbanisation dans le secteur entre le village et le bas du Montferrand. Il ne possède plus de commerces comme cela a été le cas jusqu’à il y a une vingtaine d’années. Son attraction renforcée par la récente rénovation de son patrimoine, il est aujourd’hui devenu un lieu de balade prisé des promeneurs et des touristes.
A la demande des villageois, il est construit en 1884 la « mairie-école, quelque temps après la démolition de la maison commune. En 1900, à la suite de l’ouverture de la « mairie-école » de Tréviers, le bâtiment n’abrite plus que l’activité scolaire. Dans les années 70, ce lieu devient un foyer d’enfants, en souffrance originaires du Val de Marne.
L’Eglise Saint-Raphaël
L’endroit était réputé pour guérir les enfants de la teigne. Le rituel de guérison était le suivant : on se présentait avec l’enfant ou le bébé atteint de la maladie, on priait, et on déposait ensuite à la sacristie tous les vêtements et accessoires qu’il portait. Les habits étaient lavés, désinfectés, puis donnés aux pauvres. Il y a eu apparemment quantité de guérisons, en témoigne le nombre important d’ex-voto qui remplissaient le chœur de l’église jusqu’à ce qu’ils soient retirés dans les années 40 à la demande du jeune abbé de la commune.
Pendant des décennies, le culte de Saint-Raphaël a fait l’objet d’un pèlerinage qui se déroulait chaque 24 octobre, et durant lequel la statue du Saint était menée en procession dans les rues du village.
Le Chemin des Morts
L’église Saint-Raphaël a toujours été une annexe de l’église Saint-Martin, située dans le quartier de Pourols à Tréviers, et seule, jusque dans le dernier quart du 19ème siècle, à posséder un cimetière.
Lorsque des obsèques étaient célébrées dans l’église du village du haut, il fallait ensuite que le cortège funèbre descende dans la plaine en empruntant toujours le même petit chemin et se rende à pied au cimetière de Pourols situé à environ un kilomètre et demi de là.
En 1869, monsieur le Maire relaie l’avis général des habitants de Saint-Mathieu, secteur le plus peuplé de la commune, qui sont lassés de devoir effectuer ces trajets, d’autant « qu’on ne trouve pas toujours assez d’hommes disponibles pour porter les corps ». Ils regrettent également de ne pas pouvoir enterrer leurs morts dans « leur » village. Il faudra attendre encore quelques temps, après une tentative des conseillers municipaux de Tréviers de faire avorter le projet, pour enfin voir le cimetière de Saint-Mathieu ouvrir ses portes et accueillir ses premiers occupants.
Saint-Mathieu de Tréviers Deux Villages Réunis
Editions Sutton. Disponible au Tabac Presse Loto Alonzo 130 Av. Louis Cancel 34270 Saint- Mathieu-de-Tréviers.
Le Mot du Maire
début du 20ème siècle grâce à la route D17 qui le traverse.
Située sur un carrefour d’anciennes routes très empruntées à toutes les époques, la commune possède un riche patrimoine historique et archéologique : plusieurs sites du néolithique, dont le « Château » du Lébous, trois cimetières Wisigoth, des vestiges romains, et surtout l’emblématique château de Montferrand établi sur son éperon rocheux à partir du 11ème siècle.
Dans ce premier numéro dédié à Saint Mathieu de Tréviers, nous vous invitons à découvrir l’authentique et secret village de Saint-Mathieu, celui qui échappe bien souvent au regard des nombreux visiteurs qui se contentent de traverser notre commune. Ces trois dernières années, nous avons mené un ambitieux projet de préservation et de valorisation du centre ancien pour requalifier l’espace public et renforcer la qualité paysagère du site.
Raison de plus pour venir découvrir ce vieux village au riche patrimoine. »